giovedì 17 aprile 2008

ADDIO A UN POETA

Partir. Mon cœur bruissait de générosités emphatiques.
Partir…j’arriverais lisse et jeune dans ce paysdont le limon entre la composition de ma chair : « J’ai longtemps erré et je reviens vers la hideur désertée de vos plaies».
Je viendrais à ce pays mien et je lui dirais : « embras
sez-moi sans crainte… Et si je ne sais que parler, c’est pour vous que je parlerais ».
Et je lui dirais encore :
« Ma bouche sera la bouche des malheures qui non point de bouche, ma voix, laliberté de celles qui s’affaissent au cachot du desespoir ».
Et venant je dirais à moi-même :
«Et surtout mon corps aussi bien que mon âme, gardez-
vous de vous croiser les bras en l’attitude stérile du spec-
tateur, car la vie n’est pas un spectacle, car une mer de
douleurs n’est pas un proscenium, car un homme qui crie
n’est pas un ours qui danse… ».
AIME' CESAIRE

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